La Belle au Bois Dormant, Le Petit Poucet, Cendrillon… Depuis des centaines d’années, les contes de fées nous enchantent. Abracadabra! Changés en films, ils arrivent parfois à nous faire encore plus rêver!

C’est justement ce que le cinéaste français Jacques Demy a réussi à faire en 1970 avec le conte de PEAU D’ÂNE. Il a transformé en un magnifique film en couleur une histoire qui a d’abord été racontée dans un livre.

Oh, mais il n’y a là rien d’extraordinaire! Au cinéma, c’est même plutôt une habitude. Eh oui, presque tous les films reprennent des histoires qui ont d’abord été racontées dans des livres.

Le conte merveilleux de PEAU D’ÂNE a été écrit par l’écrivain Charles Perrault il y a plus de trois cent ans, en 1694 pour être précis. Écrit, mais pas vraiment inventé!

Eh oui, dans ses livres, Charles Perrault a repris des histoires que les conteurs se racontaient de père en fils depuis très très longtemps… Et donc bien avant lui.

Les contes sont très utiles, car ils nous rappellent toujours une chose très importante. Par exemple, que les pères ne doivent jamais se marier avec leurs filles. Aïe, aïe, aïe, c’est justement ce que veut faire le Roi dans PEAU D’ÂNE…

Pas très malin, ce Roi a fait une promesse plutôt embêtante à son épouse mourante. Si je me remarie, lui a-t-il promis, ce ne sera qu’avec une femme plus belle que toi! Catastrophe, la seule qui soit plus belle, c’est sa fille, la Princesse.

Désespérée, la Princesse appelle à son secours la bonne Fée des Lilas. Après avoir réfléchi, la Fée lui conseille de demander à son père des choses impossibles à réaliser… Cela retardera au moins le mariage.

La Princesse obéit et réclame à son père les cadeaux les plus incroyables, comme une robe de la couleur du temps qu’il fait. Hélas, le Roi réussit à chaque fois à lui offrir ce qu’elle a commandé!

Mais la Fée des Lilas a plus d’un tour dans son sac. «Exige de ton père la peau de son âne banquier», recommande-t-elle à la pauvre Princesse. Cette fois, la Fée est sûre que le Roi refusera la demande de sa fille.

En effet, il ne s’agit pas de n’importe quel âne. Tous les jours, ce bourricot ahurissant laisse derrière lui un drôle de crottin… Un tas de pièces d’or qui ont rendu le Roi immensément riche!

Encore raté, car le Roi fait aussitôt tuer son âne et offre à sa fille le cadeau qu’elle lui a demandé. Pour empêcher définitivement ce triste mariage, la Fée décide d’éloigner la Princesse du Royaume. Cachée sous la peau du baudet, la malheureuse s’enfuit…

Aïe, aïe, aïe! Pour arranger tout ça, il faudrait l’arrivée d’un Prince vraiment très charmant. Ouf, c’est exactement ce qui va se passer à la fin, mais, chut, il ne faut le dire à personne…

Pour réussir à transformer ce conte en film, le cinéaste Jacques Demy n’a pas utilisé une baguette magique, mais une caméra et une armée de trucages. C’est normal quand on veut montrer une sorcière cracheuse de crapauds, des chevaux rouges ou des fées en hélicoptère.

Par exemple, pour faire apparaître et disparaître la Fée des Lilas par le plafond de la chambre de la Princesse, le cinéaste a repris un trucage inventé au temps du cinéma muet. En regardant bien, on devine le truc!

Jacques Demy a donc réussi à garder toute la féerie du conte de Perrault. Il a même pu lui ajouter un petit quelque chose de féerique en plus… Ce petit quelque chose en plus, c’est la comédie musicale.

Eh oui, dans certaines scènes du film, Jacques Demy fait soudain chanter ses personnages au lieu de les faire parler normalement. C’est un signe qui ne trompe pas, ça veut dire que nous sommes en pleine comédie musicale!

La comédie musicale a été inventée à Hollywood vers 1930, après l’apparition du cinéma sonore, ce qui est logique. Mais il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que l’on tourne des comédies musicales. En Inde, c’est le genre de film préféré du public.